Les danses suédoises
La musique folklorique suédoise plonge ses racines dans la société rurale. Les musiciens utilisaient le bagpipe (cornemuse), la nyckelharpa (vielle à archet) ou le violon, pour la danse de couple.
Ce que l'on dansait était surtout différentes formes de la "polska"
qui se répandirent en Scandinavie au XVIIè siècle par
l'intermédiaire de "la polonaise".
La "polska" est en trois temps. Elle s'est développée
à partir de deux danses : la "slängpolska", en temps
simple, doubles croches, dans laquelle le rythme est régulier et la
polska en croches avec de fortes accentuations sur le premier et le troisième
temps, le deuxième pouvant se déplacer dans la mesure.
Dès la fin du XVIIIè et au XIXè siècle, une série de nouvelles danses, les "gammaldans" sont apparues : le quadrille, la valse, la mazurka, la polka, la schottis puis avec l'arrivée de l'accordéon, accordé en mode majeur, la "polska" fut transformée en une danse plus simple, le "hambo".
Au début du XXè siècle, le mouvement de migration des
campagnes vers les villes transforma les fonctions des anciennes musiques
de fêtes et de danses. De nombreux suédois, prenant conscience
de la valeur de l'ancienne culture populaire, essayèrent de la préserver.
C'est ainsi que naquirent les "spelmänslag" (assemblées
de musiciens), les concours de "spelmän" (dont le titre honorifique
le plus prestigieux est celui de "Riksspelmän") et les enregistrements
des airs joués par les anciens.
Ce sont ces airs tirés des archives qui sont joués actuellement. La "polska" a retrouvé sa valeur à travers la jeune génération et les anciens recommencent à danser la "polska" après l'avoir re-apprise. Elle est enseignée en cours réguliers (certains préparent au diplôme délivré au cours d'un examen annuel "uppdansningen för polsmarket", créé en 1968, dont le programme comporte plus de 150 polskas). Elle est aussi enseignée en stages en Suède et à l'étranger.
Les danseurs se promènent en cortège, sur un cercle, dans le sens inverse de la montre. Le couple se ferme, tourne dans le sens habituel de la valse ou inversement (bakmès), en exprimant ses facultés créatrices.
Ce qui importe, c'est le lien étroit avec la musique (elle-même étant avant tout "mélodie" et non pas une suite d'accords) et avec le musicien. Communication faite de simplicité, de complicité et d'harmonie. Tout un art !
Josiane ROSTAGNI (Sources : Krister MALM, Pers GUDMUNSSON, l'institut suédois)